jeudi 12 octobre 2017

Le faisan faisant

Un faisan intrigué

Alors que je fais mon footing habituel, je décide de prendre un autre chemin. Je ne pense pas pouvoir faire une boucle. C'est une impasse où il faudra que je fasse demi-tour. Quel intérêt alors ? Je m'y engage pourtant. Je vois un faisan au bout de la route. Je m'immobilise et l'observe. Il s'approche doucement, belle bête curieuse et craintive. A quelques mètres de moi, il décide de disparaître dans un bas-côté. Je poursuis ma route et fais ensuite demi-tour. Le soir j'apprends le décès de Jean Rochefort et lis une interview. Il dit notamment "La passion amoureuse, c'est le paradis. Z'avez qu'à voir le faisan !". Qu'en penser ? Sans doute que ça vaut le coup de sortir de sa routine, quitte à emprunter une impasse.

dimanche 1 octobre 2017

Quelle indignité !


Macron se sent "profondément indigné par cet acte barbare". Si ce n'est être en colère ou indifférent, l'indignation est-elle votre première réaction ? La relève d'Hollande et consors est bien assurée. Son vocabulaire, de belles déclarations, des gesticulations. Dormez tranquilles, laissez faire les professionnels. Sauvons les apparences. Après le drame, un ptit tour à St Martin, à Marseille. Ils font tout leur possible... On peut leur faire confiance. Pleurnichez, allez au bar, la fête contre la haine, voilà les conseils du gouvernement. Vive l'attentisme, le fatalisme. Les victimes et leurs proches sont muselés, tout est rangé dans un vocabulaire choisi et responsable.

Allez va, tout ceci n'est qu'un effet de mode, un mauvais moment à passer. On refilera la patate chaude au prochain, en déclarant un bilan positif. Il n'y a pas mort d'homme... Ah si, merde. Mais ce n'est pas leur faute, les ouragans, le terrorisme, le chômage. Pourtant tout converge pour dénoncer une politique désastreuse menée depuis des dizaines d'années, qu'elle soit nationale, internationale, sociale, économique, écologique, quel que soit le parti au pouvoir. On va finir par croire que c'est un peu de notre faute si on se fait assassiner. C'est un peu vrai. On élit et on tolère la gouvernance de personnages indignes, d'une ripoublique qui amorce sa transformation en une vulgaire succursale impuissante. Oui, moi aussi je me sens indigné, et bien plus encore.