Une fourmi est collée à mon vêtement. Ses mandibules semblent
coincées dans les fibres. Je l'extirpe difficilement. Elle remue à
peine. Une patte est coupée. Deux autres sont inertes. Dois-je
abréger ses souffrances ? Dois-je lui laisser une chance ?
Elle gesticule maladroitement à la surface du lavabo humide. Le
temps d'une douche décidera de son sort...
Elle a récupéré,
elle marche. Sa détermination lui a sauvé la vie. Elle s'envole,
accrochée à une feuille blanche, dans la nuit qu'elle n'aurait
jamais dû quitter.

Pour laisser une chance, il faut l'imaginer.