Plus s'éloigne l'illusion d'exactitude, plus s'impose une évidente vérité.

Je me surprends aujourd'hui à lire en diagonale en partant de la fin pour remonter en début de texte, alors qu'autrefois je lisais tout dans les détails, de façon linéaire. Je me fie à mon seul jugement pour intégrer à ma conception subjective du monde des éléments pris au hasard de mon attention. Par mes propres tentatives d'écriture et retours de lecture, j'ai réalisé que chacun déformait le contenu des textes, quelqu'en soit la teneur "objective". Chacun ingère et digère différemment les informations partagées, selon ses besoins. Tels des oisillons on apprend à ingérer des aliments prémâchés par nos parents jusqu'au jour de notre émancipation où l'on est capable d'intégrer l'extérieur en toute autonomie.
La quête triviale et ludique du génie tranquille
La science se veut un antidote à la religion par la force de la démonstration, de l'exhaustivité, et de l'exactitude. Elle est nécessaire à une base de compréhension logique et commune, un système de croyances soumises à une objectivité partielle. Partielle parce qu'on ne prend en compte que les éléments dont on a connaissance. Prendre en compte des facteurs inconnus et estimer leur importance sur un phénomène global est possible, mais c'est souvent sous-estimer l'importance des interactions mis en oeuvre dans des ensembles dépassant notre entendement. Plus la science progresse, plus elle devient magique, et plus elle tend vers la conception d'une réalité qui va au-delà de notre seule perception physique. On détaille la mécanique corporelle et on en vient à toucher l'évidence de la psychologie sur la bonne marche de l'ensemble. Electronique et mécanique. Il manque encore quelque chose pour différencier l'homme et la voiture. D'ailleurs la voiture fonctionne très bien sans électronique. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" paraît-il. La science devient la religion favorite des athées.