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dimanche 13 mars 2016

Le choix d'un inconnu

Un homme est debout, dans une pièce sombre, arme à la main, face à un autre homme allongé au sol.

- Tu sais ce qui va se passer. Un dernier mot ? Non ? Tu voulais parler pourtant. Je suis là maintenant, je t'écoute. Je suis désolé de ce qu'a pu faire mon collègue. Je le connais à peine. Il n'est pas très malin. On choisit pas sa famille comme on dit. Certes, techniquement il n'est pas de ma famille. C'est une façon de parler. Mais par la force des choses, on fait partie toi et moi de deux familles différentes, et lui il fait partie de la mienne. Alors je m'excuse. Au nom de qui ? De moi, de lui, des deux ? C'est compliqué. Je ne vais pas parler en son nom. Je ne le connais pas. Tu veux savoir pourquoi j'ai un flingue ? Il me l'a donné... pour que je te tue. Si je refuse, c'est lui qui me tue.


Quel choix ai-je ? Ta famille ne m'acceptera jamais, après ce qui s'est passé. Mon seul choix c'est lui. On n'y peut rien, ni toi ni moi. On savait que ça finirait mal. D'autres ont écrit l'histoire pour nous, en nous dressant les uns contre les autres. Diviser pour mieux régner. Au final, on s'entre-tue et eux gagnent. Une guerre des clans. Clan, c'est plus clair que famille. Un clan ou un camp. Mais là on ne choisit pas son camp, il est choisi à la naissance. Tu aurais sans doute voulu qu'on se rencontre plus tôt pour se parler comme ça. Moi aussi, mais c'est trop tard. Qu'est-ce que ça aurait changé de toute façon ? On serait devenus amis, et après ? Toujours cette histoire de famille. Ami ou pas, c'est le sang qui reste. Les miens préfèrent se taire. Certains affûtent leur haine. Une haine mêlée d'envie. Rien de beau ni de glorieux. On pourrait essayer de comprendre. A quoi bon ? Tu vois, on discute, et après ? Ca reste entre nous, entre ces quatre murs, gris et sombres. Personne ne nous entend. Ca me ferait tout de même plaisir que tu me répondes. J'ai entendu ce que tu as dit tout à l'heure, sur l'amour, la fraternité. Ca m'a touché. J'ai envie d'y croire. Ca les a fait rire, mais pas moi. Je m'excuse de ne pas avoir répondu, mais je ne suis plus qu'un soldat dans une guerre qui me dépasse. Courage et naïveté face à l'horreur. On la subira tous. Toi le premier. On nous fait croire des sottises, à toi comme à moi. Nos vies sont livrées au champ de bataille. Plus rien d'autre ne compte que tuer son ennemi. Tu vois, je suis armé. Pas toi, mais on est ennemi. Tu es une des premières victimes de la guerre. Maintenant que tu sais où on va... si je te donne cette arme, que feras-tu ? Que choisiras-tu de faire ?

L'homme pose son arme au sol.

- Ah, c'est vrai. Tu n'as plus le choix. Tu es déjà mort. C'est dommage. Il n'y a plus de place pour l'amour et l'intelligence. On sait ce qui va se passer. A la vie, à la mort. C'est l'escalade des représailles, de la vengeance, de la haine. Quand le sang aura cessé de couler, il ne faudra pas oublier de pendre les responsables. Oui, ils existent et ils méritent davantage de mourir que toi ou moi. On ne saura jamais si on pouvait vraiment vivre ensemble, si on pouvait atténuer nos clivages, si on pouvait laisser tomber nos prétextes à la haine, si la justice et l'équité avaient encore du sens. Notre chance est morte, tu es mort. Il ne reste que ma voix dans le silence, que la colère et la peur dans ma chair. Mais je respire encore. Quoi qu'il se passe dans le futur, je n'oublierai pas. Mes mains ne sont pas souillées de ton sang, mais ta mémoire hante désormais mes actes à venir. Des échos malveillants se propagent dans nos coeurs et nos esprits, au rythme des vies sacrifiées sur l'autel des fous. Est-il raisonnable de les ignorer contre vents et marées ? Tu as senti cette folie dans ta chair, et seule la mort y a mis un terme. Rien n'y a fait. Aucun de tes discours, aucune de tes croyances, aucune de tes suppliques. Il n'y a qu'une seule manière pour que cela ne se reproduise plus. Tu as fait ton choix, ta famille fera le sien en votre nom à tous, comme la mienne l'a fait pour moi. Nous sommes en guerre, et nous en faisons tous partie, bien malgré nous.

samedi 3 août 2013

Musclons nos prières


Quand sa force ne suffit plus, il faut faire appel à quelque chose de plus grand.

Voilà mon constat, après une errance prolongée. J'ai fait l'erreur de me reposer sur les facultés à la mode qu'on nous exhorte à développer à l'excès. Tel un crabe violoniste, à la pince disproportionnée, nous déséquilibrons notre être et sa marche naturelle. Pire, nous normalisons les difformités sociales dans des équilibres illusoires.

 C'est ici la réunion des monstres ?

Pas facile de se transformer en calculatrice bodybuildée bien dans sa peau. J'ai oublié dans mes calculs l'amour et l'espérance. Nos performances explosent les compteurs, mais nous nous handicapons, et limitons nos autres potentiels.


Il y a une différence entre l'idéal et la réalité.

samedi 5 mai 2012

L'Amour


L'Amour, l'Aventure, les Aricots ! Tout ceci avec un grand A comme Adam et Amsterdam.

Voilà une chose qui nous est tellement personnelle, mais aussi tellement universelle. Ce qui nous relie tous, qui nous donne la force d'être ensemble, de nous supporter, de vivre.


La dépendance affective et ses excès

Amour, compassion, haine, des façons différentes de manifester l'intérêt que l'on porte à autrui. Ces sentiments qui nous poussent à un élan spontané et sincère. De l'amour premier découle une variation infinie de sentiments positifs et négatifs, une dynamique émotionnelle transformée par nos affects, notre culture, notre éducation et notre nature.

De la reconnaissance de l'amour pour la lumière divine qui anime notre âme et celle des autres.


Toutes les routes mènent à l'amour ?... Au musée ?!

Beaucoup consomme l'amour comme un bien de consommation, on échange nos amours comme des billets. Tiens, je te file un crédit de 10 grammes d'amour que tu dois me rembourser. Il y a des intérêts. C'est donnant-donnant, sinon je porte plainte et on se reverra avocats interposés. La peur d'être exploité, de perdre un centime. Les arnaques de l'amour. On négocie, on fait des compromis, on fait des devis. Il ou elle a une bien belle carrosserie, la marque et le modèle nous plaisent, le moteur semble propre, le compteur pas trop haut, une belle affaire. On la montre tout fier à son entourage. T'aimerais bien la même ? Hein ? Ben elle est à moi. On finit par s'attacher à sa voiture, comme à sa peluche, ou alors on change par lassitude. Des fois un sentiment étrange nous envahit. Cette voiture est vraiment agréable à conduire. On s'arrête, on la regarde de près. Sapristi, mais ce n'est pas une voiture ! Incroyable, elle parle ! On prend sa voiture par la main. L'illusion disparaît et on écoute : "Oh, mais je croyais que tu n'étais qu'une voiture, ton coeur bat si fort. Où va-t-on aller sans voiture maintenant ?" Aucune idée, quittons la route et marchons ensemble sous le ciel étoilé. Les fleurs sentent si bon de ce côté. "Oui, si bon. Le ciel est si grand et beau. Je n'avais jamais fait attention." Moi non plus.